vendredi 25 septembre 2009

Live report - Dananananaykroyd (witloofbar)


Ouvrez grand vos yeux, vos oreilles se déboucheront d'elles-mêmes


Concert de rentrée pour moi ce mardi 22 septembre. Direction le sous-sol du Botanique (Witloofbar) où m'attendent le quintet surpuissant des Dananananaykroyd, tout fraichement signés sur le label londonien Best Before Records (qui tient également dans son écurie les géniaux "Johnny Foreigner").

L'endroit est, comme à son habitude, parcemé de gens tout aussi différents les uns des autres, allant du père de famille à la jeune adolescente indécollable de la scène et déjà hystérique à l'idée de voir le groupe. Les canapés mis à notre disposition font le bonheur de nos petites fesses, et le bar celui de notre gosier. Le concert prévu à 20h commence avec 30 minutes de retard, le temps que la salle se remplisse petit à petit.

Ayant dû annuler au Pukkelpop (John, un des deux chanteurs, s'étant cassé le bras), c'est donc avec beaucoup d'impatience que j'attends leur prestation (après leurs apparitions remarquées au Reading et Leeds festival, la presse musicale anglaise ne cesse d'être élogieuse envers eux). Evoluant dans un style "fight pop" aux frontières du hardcore, ils ont la réputation de ne pas faire dans la dentelle, que leur live te fou une pêche d'enfer pour le reste de ta soirée, reste à voir...










20h30, ça y est, enfin! Les cinq boys de Glasgow arrivent sur scène, certes déjà éméchés, mais avec une bonne humeur naturelle rayonnant sur leurs typical british faces. Premier morceau du concert "Watch this", se trouvant sur l'album "Hey everyone" récemment sorti mi-2009. Je me prends une véritable claque, le son est puissant, les notes sonnent justes et sont distinctes. Ce groupe ne triche pas avec son public, on sent leur envie de bien faire. Calum et John (les deux chanteurs) ne tiennent pas en place; tels des gosses à la maternelle, ils utilisent la scène et toute la salle comme une grande plaine de jeux. Tantôt au milieu de la foule, tantôt bouteille de vodka à la main, les deux s'échangent et se répartissent les paroles tels des coups de fusil. Ces deux cowboys me feront plusieurs fois penser aux regrettés Blood brothers, notamment dans leur attitude scénique. Le groupe attire la sympathie tant par leur musique que leurs gueules d'ange (du haut de ses 26 ans, Calum affiche encore un visage de poupon). Ces mecs là ne se prennent pas la tête et ça se sent. Le guitariste me donnera même l'occasion de gratter sa guitare sur "1993".

Le concert avance à un rythme éffrenné, toute la salle me semble totalement acquise à leur cause... dansant, criant et répètant inlassablement les paroles. Le tube "Pink sabbath" clôt le concert dans l'euphorie générale.
21h40 - Après un rappel long de ... 2 minutes, ils sont de retour sur scène pour jouer un dernier morceau "Chrome rainbow"(titre de leur premier EP) et mettre fin définitivement, après 1h20 de show, à leur prestation .
Avant de les voir, il faut dire que j'avais une certaine appréhension sur leur capacité à tenir sur ce rythme durant une bonne dizaine de morceaux. Malgré la chaleur de la salle, jamais je n'ai eu l'impression d'entrer en apné, ou de me sentir étouffé. Ils apportent un énorme bol d'air, les riffs de guitare ont une sonorité "bon enfant" et te flanquent un énorme sourire sur le visage. Si il y a juste une chose négative que je pourrais souligner, c'est l'absence de Laura Donaghey (ex-bassiste du groupe) qui apportait à mes yeux de quoi un peu s'émerveiller...

Some dresses (2009)

Guillaume

mercredi 23 septembre 2009

Gucci Vump - Sha! Shtil!


Silence s'il-vous-plaît !


Imaginez un instant : vous vous trouvez dans une synagogue ; la froideur des murs, les grands espaces vides qui font raisonner l'ennui lui-même, des bougies fatiguées tout autour de vous, ... Face à vous quelques (plus ou moins) jeunes filles qui se mettent a chanter quelques semblant d'onomatopées lancinantes.

Soudain elles tapent du pied en rythme, vous ça fait déjà un moment que c'est le cas. Votre jambe gauche entraîne cette chorale dans les clubs les plus chauds de la ville ... félicitations, vous êtes Gucci Vump !

Gucci Vump est le nouveau nom étrangement anonyme du fameux label "Sound Pelegrino" (Tekitek, Orgaga). Il livre un EP assez "chanmax" et incroyablement frais! La plage principale "Sha! Shtil!" est le nouveau cantique que peu oublieront de prier. Et il est a noter le travail remarquable effectué sur cette track.


Sha Shtil chanté dans sa version originale

Vous vous souvenez, c'est là que vous étiez tout à l'heure ! Ce chant juif, chanté en Yiddish (langue dérivée de l'allemand) est déjà surprenant dans sa forme originale.

C'est, à l'instar de ce qu'aura pu faire Renaissance Man sur "What is Guru", que Gucci effectue un incroyable "rework" en découpant, remaniant et en ajoutant à ce chant (totalement hors du monde de l'électro) ces petits beats subtils, ce magnifique Charleston, ces clap hands entraînants, etc.

Le plus drôle est que cette chanson est une sorte d'oxymore, où le fond s'oppose à la forme puisque les paroles :

"Sha shtil, makh nit keyn gerider"

signifient

"Chuuut! Silence, ne fais pas de bruit"


Je ne parierais pas la dessus ...












Tracklist :
1. Sha! Shtil!
2. The Boogieman
3. Casablanco
4. Sha! Shtil! (L-Vis 1990 Remix)
5. The Boogieman (Downtown Remix)



7,5/10

Monsieur Masure